Les Maisons de l’Architecture

Le réseau des Maisons de l’Architecture est une structure associative dont l’objectif est la diffusion d’une culture architecturale et urbanistique au plus grand nombre.

Des buts qui s’apparentent donc en partie à ceux des Urban Center à l’italienne. Même si ici aussi, comme pour les CIAP, l’aspect pédagogique prime (voir l’article «De l’intérêt de transmettre une culture architecturale et urbaine»). L’idée est de donner aux citoyens les outils nécessaires à leur participation au processus d’élaboration de la ville, mais les Maisons de l’Architecture ne sont pas en elles même des lieux de participation. Il ne s’y élabore pas la «ville de demain» de façon directe, mais plutôt une culture de la ville, notamment via l’implication de nombreux professionnels (urbanistes et architectes). Autre différence à souligner, ces structures, comme leur nom le laisse deviner, accordent plus de place à l’aspect architectural que les Urban Center italiens.

D’un point de vue italien toujours, ces structures présentent deux particularités intéressantes à observer. Tout d’abord, elles combinent encrage locale et fonctionnement en réseau au niveau national. En effet, chacune des régions françaises a sa Maison de l’Architecture (exception faite de la Guyane française). A cela s’ajoute quelques Maisons de l’Architecture départementales, dont la répartition est très variable selon les régions (5 des 8 départements rhônalpins ont une Maison de l’Architecture, mais aucun des départements de la région Centre n’en est pourvu).

Toutes ces structures évoluent au sein d’un réseau, qui est d’avantage pensé comme un espace propice à leurs interactions et à la circulation des savoirs, que comme un outil normatif de type label. Un fonctionnement en réseau qui pourrait servir d’exemple en Italie, où les structures à interconnecter existent déjà … Un réseau qui apporte également des outils très intéressants comme le site www.archicontemporaine.org qui fournit un «panorama en images du Réseau des maisons de l’architecture».

Le deuxième aspect intéressant s’il est mis en perspective avec l’expérience italienne et les autres structures françaises est l’absence d’encrage dans la réalité d’une ville en particulier. En effet on la vue, l’échelle choisie, qu’elle soit régionale ou départementale, regroupe plusieurs réalités urbaines. Ce positionnement a des avantages et des inconvénients. D’un coté, cette prise d’indépendance par rapport à la ville en tant qu’échelle, renforce la crédibilité des Maisons de l’Architecture qui ne peuvent pas être soupçonnées d’être de simples espaces publicitaires pour les politiques d’aménagement de la municipalité. D’un autre coté, ce positionnement cantonne les Maisons de l’Architecture à leur vocation pédagogique généraliste initiale, sans possibilité d’évolution vers une participation plus active à l’élaboration des politiques urbaines.

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